- HALTÉROPHILIE
- HALTÉROPHILIEHALTÉROPHILIESport aride et sans concession, n’attirant — sauf dans quelques pays — ni un grand public ni l’intérêt soutenu des médias, l’haltérophilie exige de ses adeptes une ténacité et une force d’âme dignes de mérites. Elle implique une pratique intensive et une concentration sans trêves. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, elle répond parfaitement à cette définition qui en fut donnée: «la lutte de l’esprit contre la matière». Son histoire moderne part des baraques de foires et des places publiques où les «banquistes» de la fin du XIXe siècle se livraient à des exercices de force plus ou moins authentiques pour attirer le chaland. Si l’on ne doute pas de la puissance réelle d’un Louis Uni, dit «Apollon», qui était le seul à pouvoir réaliser des «bras tendus» avec son poids rectangulaire de 80,7 kg ou à manier son fameux «essieu» (de wagon de chemin de fer), ou de celle du Canadien Louis Cyr élevant, «sans corde ni chaîne», une plate-forme supportant dix-sept personnes, leurs performances n’en laissent pas moins rêveur. Il fallut attendre le Lillois Émile Desbonnet, venu à Paris en 1901, pour envisager un contrôle sérieux des performances avec les «dynamométreurs» et les premiers tableaux sérieux de records. L’Haltérophile-Club de Paris qu’il avait créé évolua en Haltérophile-Club de France; puis naquit en 1914 la Fédération française des poids et haltères; la Fédération internationale fut créée en 1920 à Anvers: elle est aujourd’hui l’International Weightlifting Federation (I.W.F.).Au départ, les mouvements à une ou deux mains étaient très nombreux et différents selon les pays. À partir des jeux Olympiques d’Amsterdam (1928), le programme classique se réduit à trois mouvements à deux bras: le développé, l’arraché, l’épaulé-jeté. Depuis Moscou (1980), seuls subsistent ces deux derniers, cette spécialisation expliquant en partie l’amélioration constante des performances. Charles Rigoulot, rapide et puissant, l’homme le plus fort du monde de l’entre-deux-guerres, n’aurait aucune chance face aux haltérophiles contemporains, aux horaires et aux charges d’entraînement constamment augmentés. Dans les trois mouvements: Jose Manger (Allemagne, 410 kg, 1936), Paul Anderson (États-Unis, 500 kg, 1956), Vassili Alexiev (U.R.S.S., 640 kg, 1972) ont fait reculer les limites. On en est maintenant aux 500 kilogrammes sur deux mouvements.Les soutiens médicaux, puis biologiques, fournis aux compétiteurs avaient conduit à des excès visibles à l’œil nu. Un retour vers la raison a été amorcé; la plastique des athlètes en tire d’évidents bénéfices. Les barres maniées n’en demeurent pas moins stupéfiantes, notamment pour des catégories de poids de corps plus modestes: le Bulgare Stefan Topurov n’a-t-il pas épaulé et jeté en 1980 le triple de ses 60 kilogrammes!• 1924; de haltérophile♦ Sport des poids et haltères.Synonymes :- poids et haltèreshaltérophilien. f. Sport des poids et haltères.⇒HALTÉROPHILIE, subst. fém.Sport des poids et haltères. Il m'a dit que Zizine (...) s'intéressait à moi et à l'haltérophilie (ARNOUX, Paris, 1939, p. 219). Les coureurs à pied qui tentent l'haltérophilie s'y mettent très vite (L'Œuvre, 18 févr. 1941).Prononc. : [
]. Étymol. et Hist. 1926 (Le Miroir des sports, 30 nov., 397a ds QUEM. DDL t. 14). Dér. de haltère; élém. suff. -philie (-phile+-ie).
haltérophilie [alteʀɔfili] n. f.❖♦ Sports. Sport des poids et haltères.
Encyclopédie Universelle. 2012.